25 mai 2010

On a beau faire, on a beau dire
Qu'un homme averti en vaut deux
On a beau faire, on a beau dire
Ça fait du bien d'être amoureux

Je sais, je sais que ce prochain amour
Sera pour moi la prochaine défaite
Je sais déjà à l'entrée de la fête
La feuille morte que sera le petit jour
Je sais, je sais, sans savoir ton prénom
Que je serai ta prochaine capture
Je sais déjà que c'est par leur murmure
Que les étangs mettent les fleuves en prison

Mais on a beau faire, on a beau dire
Qu'un homme averti en vaut deux
On a beau faire, on a beau dire
Ça fait du bien d'être amoureux

Je sais, je sais que ce prochain amour
Ne vivra pas jusqu'au prochain été
Je sais déjà que le temps des baisers
Pour deux chemins ne dure qu'un carrefour
Je sais, je sais que ce prochain amour
Sera pour moi la prochaine des guerres
Je sais déjà cette affreuse prière
Qu'il faut pleurer quand l'autre est le vainqueur

Mais on a beau faire, on a beau dire
Qu'un homme averti en vaut deux
On a beau faire, on a beau dire
Ça fait du bien d'être amoureux

Je sais, je sais que ce prochain amour
Sera pour nous de vivre un nouveau règne
Dont nous croirons tous deux porter les chaînes
Dont nous croirons que l'autre a le velours
Je sais, je sais que ma tendre faiblesse
Fera de nous des navires ennemis
Mais mon cœur sait des navires ennemis
Partant ensemble pour pêcher la tendresse

Car on a beau faire, on a beau dire
Qu'un homme averti en vaut deux
On a beau dire
Ça fait du bien d'être amoureux

[ Le prochain amour - Jacques Brel - 1961 ]

20 mai 2010

Peut-être une angine ?

Je suis en colère. En colère contre tous ces trous du cul qui ne comprennent définitivement rien à rien et qui perdurent dans leur connerie. Aujourd’hui c’est le cirque, hier c’était la débandade et demain ce sera l’explosion. Vous m’entendez ? S’il y a bien un truc qui m’épuise, c’est entendre rechigner les gens à propos de leur malheur, leur malheur d’être en vie. Les mêmes qui en fait gâche la moitié de leur temps à dire qu’ils vont finir par disparaitre. Alors je veux bien, oui, entendre que tu es né dans un trou à rat, que tu n’as aucune reconnaissance de tes proches, que ta vie estudiantine touche à sa fin et que tu te fais dans le froc à l’idée de devoir te caractériser parmi une troupe de débiles que tu suivras à la trace tout au long de ta misérable vie, une longue trace noire. Quand bien même tu n’as pas eu de chances, quand bien même tu n’as pas de bol, tu es littéralement dans la merde et tu as peur de finir en marge, faut savoir ce que tu veux, tu rentres dans le moule ou tu en sors, mais viens pas afficher ton dégout pour l’existence à chaque opportunité, cesse de t’afficher comme un apprenti suicidaire parce que ce genre là, crois moi, ça ne m’évoque aucune pitié ni compassion, si tu préfères. Je respecte les gens qui se foutent en l’air un beau matin en laissant tout le monde derrière eux, je respecte ceux qui tombent au fond du gouffre parce qu’ils ont échoué lors de la sauvegarde de leur dernière perfusion, je comprends ceux qui se laissent aller parce qu’ils ne voient pas d’autres issus, mais je déteste par-dessus tout ceux qui viennent polluer les esprits avec leur discours sur la solution ultime, apprenti suicidaire je dis. Tu veux te buter ? Fais le, mais va pas placarder ma porte de tes images morbides pour que même mes voisins de palier sache que tu dérailles. D’une, les gens en ont strictement rien à foutre, il parait, c’est bien connu, que les problèmes des autres on les entend jusqu’à un certain point, jusqu’à ce que notre altruisme atteigne ses limites et qu’on s’emmerde royalement à t’entendre pleurer sur tout et n’importe quoi. Les problèmes des autres, ils alimentent les miens, ils viennent s’y confronter, et peuvent même me faire relativiser, parfois. Tu vois, comme je peux être conne moi aussi, à devoir attendre que quelqu’un aille définitivement plus mal que moi pour que je cesse de geindre à tout bout de champ. N’empêche que je relativise systématiquement car je déteste les pleurnichards et passer ma vie à déprimer sur ma propre existence ça me rendrait tout simplement barjo. Pas pour autant que je ne dépasse pas le bout de mon nombril, je sais aller vers les gens et je peux même m’écarter, m’écorcher pour me rapprocher d’eux. Mais toi, vieille ruine, si en plus de te confier à tes amis et de leur prendre du temps et de l’énergie, tu clames haut et fort que le suicide est une porte de secours, mais bordel, vas-y. Tu ne voudrais pas non plus emmerder la terre entière avec tes convictions et que le jour où tu t’exploses on en vienne à ressentir quelconque culpabilité ? Qu’est-ce que tu cherches, au juste ? J’ai vu trop de gens partir, murés dans leur silence et leur mal être, trop de gens complètement paumés qui ont juste pété un plomb, trop de gens effrayés par la vie, abimés, qui sont partis du jour au lendemain, sans prévenir, me laissant sur le cul avec, en plus d’une pensée inestimable que tu confectionnes tout au long de ta vie à leur égard, un gout très amer dans la bouche, pour que j’en vienne à te regarder te bousiller petit à petit et applaudir le jour du feu d’artifice. Je comprends que très peu cette addiction qu’ont les dépressifs entre eux à s’échanger leur discours morbides et à s’unir dans le royaume des aveugles éclairés. Je sais pas, je suis pas professionnelle et j’aime que très moyennement jouer la psy, mais les gars, c’est pas censé vous aider que de vous trainez entre vous vos déclarations suicidaires et d’établir des échelles de comparaison. Oui je sais, ça ne se passe pas du tout comme ça, je suis juste une sombre idiote et méchante. Mais tout de même, faut sortir de votre trou, ça n’arrange personne de rester dans le même troupeau ni de constater que le malheur est partagé, similaire, inébranlable. Y’a aucune fierté à beugler que la vie est une pute et qu’il vaut mieux être au fond du trou, non vraiment n’insiste pas trop là-dessus car je crois que j’aurais très envie de te mettre un pin dans la gueule. Remuez-vous, ne restez pas enfermés dans vos certitudes et que le bas blesse, crachez vos médicaments, cessez de trouver réconfort dans des paires déséquilibrées car grande nouvelle ! Nous sommes tous névrosés et nous nous demandons tous un jour ou l’autre l’intérêt de lever son cul tous les matins de son nid douillet. Pas pour autant qu’on est destiné à se foutre tous en l’air, ni à passer notre temps à dire qu’il vaudrait mieux le faire. Qui n’a jamais connu le fond du gouffre, n’est amputé d’un membre, a connu la guerre, la prison ou la machine folle juridique ne peut avoir une vision assez noire pour se positionner comme un savant ordinaire « moi je sais moi je moi je moi je PANPANPAN ». J’ai tendance à trouver les gens dépressifs un minimum égocentrique, c’est plutôt dommage, de se perdre dans sa propre image, et de ne savoir plus que parler d’elle, la manier avec des mots et des idées, et ressentir un écart considérable avec l’autre, quelque chose qui fait que « tu es différent ». Mais bien sûr, tu l’es ! Mais qui es-tu, face à toi-même ? Qui sont-ils, loin de toi ? Que fais-tu, sans eux ? Pleurer tout seul, fatiguant, non ? Alors, si tu as encore de l’énergie à puiser dans tes beaux discours, fonce, adoucit les mœurs, considère ton prochain comme celui qui peut chuter de la même manière que toi, ne le regarde pas comme un reflet maussade de l’existence, tu ne vaux pas mieux que n’importe qui, et tu ferais bien de te remuer car personne ne peut rien pour toi.
Et l’autre, avec ses idées bizarres, qui viennent me cogner le cerveau. Mais bordel, j’en ai rien à foutre qu’elle aille tapiner son cul ailleurs, qu’elle fasse les yeux doux à tout va pour en suite jouer la sainte nitouche. Je déteste les beaux parleurs qui alimentent leur égo à coup de moi je moi je moi je PANPANPAN. Bande de connards avertis, si vous avez besoin de sentir que vous plaisez jouez au moins franc jeu, n’allez pas débattre toute une vie pour des choses qui ne verront jamais le jour. Vendre son cul comme des pommes frites. Cette phrase me plait. Pas autant que les petits cons qui vont se mettre en avant, eux et leur idylle dont il ne savent à priori rien de vrai, mise à part la barrière qui tombe lorsqu’ils doivent assumer leurs actes. « Je suis avec quelqu’un ». Je ne suis avec personne, et je fais ce que je veux. Rien ni quiconque ne m’arrêtera si j’ai envie de sauter sur quelqu’un pour le démolir à coup de tendresse ou de marteaux piqueur dans la gueule. Je ne suis avec personne et j’alimente mon amour qu’à travers mes maux, si jamais tu es en manque j’en ai à revendre. De l’affection ? Qu’est-ce que cela signifie ? Je n’ai jamais été en manque d’affection et j’en ai assez pour guérir toute une tribu d’orphelins. Pas pour autant que je vais jouer la déséquilibrée pour les attirer. Les gens viennent à moi tout seul et je sais les accueillir comme il se doit. Je suis quelqu’un d’aimant et si tu penses le contraire c’est que t’es qu’un foutu connard. Oui oui oui. Je n’ai confiance qu’en très peu de gens et j’ai déjà trop souffert pour jouer les sentimentalistes, je vomis l’espoir et l’avenir, je prends je donne je prends je donne et si je sens qu’on se fout de ma gueule, j’explose.
« Moi quand on m’en fait trop j’correctionne plus, j’dynamite... J’disperse... Et j’ventile.."
Mais bordel y’a que ça de vrai, l’amour, quand ça te prend aux tripes et que tu soulèverais une demi-tonne pour aller chercher ce qui peut te faire tressaillir au point de perdre toute conviction. Vous m’emmerdez, avec vos histoires fluettes et vos petites ambigüités. Je ne sais pas ce que vous cherchez en agissant ainsi, bien qu’à vous entendre vous avez toutes les bonnes intentions. Et mon cul, c’est du Mc Chiken ? Problème d’égocentrisme exacerbé, bande de petits vicieux menteurs, vous jouez avec le monde comme si c’était une maquette de poly pocket. J’espère bien que vous crèverez au moins une fraction de seconde la bouche ouverte, que je puisse venir cracher dedans, avec toute mon affection, entendons-nous bien.
Je n’ai jamais trompé quelqu’un, ma mère a tendance à dire que je suis extrêmement fidèle. Idiotie comparable à vos petites manigances, quand on voit où cela peut mener.
J’ai juste besoin de sentir que je ne suis pas la reine des connes au sommet des trous-du-cul paumés. Et si je ne peux pas le ressentir avec vous, j’irai chercher ma perle ailleurs, car je crois en la parole de l’homme et je refuserai de me dire que toutes vos sales actions sont dictées par je ne sais quelles attentions bidons, elle n’avait qu’à me dire qu’elle avait envie de le voir, au lieu de me sortir qu’elle devait lui fournir des documents pour le boulot. Qu’ils sont cons, certains gens, vraiment. Et quand je lui demande pourquoi elle a menti, elle me répond que c’était pour me protéger. Me protéger ! Que c’est mignon ! Me protéger de quoi au juste, connasse, si je n’ai rien à craindre ? Ce n’était pas plutôt, te protéger, toi ? Si tu n'es pas clair dans ta tête, c'est pas mon problème, j'en ai strictement rien à foutre de tes doutes tant que tu les déguiseras en mensonge ou attention malencontreuse. Mais bordel, soyez honnêtes, ça ne coûte rien, et vraiment, mieux vaut craindre quelque chose qui est susceptible d’arriver plutôt que de s’en apercevoir plus tard et de s’abattre dans la haine, le dégout.
Et merde, j’en dis trop, c’est du grand n’importe quoi, vous me faîtes joliment perdre la tête, elle tourne, mais dans le mauvais sens. Et puis il est où mon mec, bordel ? Qu’il vienne me serrer dans ses bras en me disant qu’il me veut tout le bien du monde, et qu’il va prendre soin de moi, de nous.
De « nous », c’est plutôt joli, quand on y croit,
Et que c'est vrai.

19 mai 2010

What the fuck ?

| Nota Bene | Donner un sens à tout çela.

02 mai 2010

"Il ne se passe pas de jours que nous ne menions à l'abattoir les plus purs de nos élans."

- C'est pourquoi nous éprouvons une telle souffrance au coeur quand, lisant telles phrases jaillies de la main d'un maître, nous les reconnaissons pour nôtres, nous y reconnaissons les tendres pousses dont nous avons étouffé la croissance par manque de foi dans notre propre force, dans nos propres critères de vérité et de beauté. Tout homme qui laisse la paix descendre en lui, qui s'abandonne face à lui-même au désespoir de l'honnêteté, trouve la force d'émettre de profondes vérités. Nous coulons tous de même source. Aucun mystère ne dérobe l'origine des choses. Nous participons tous de la création, nous sommes tous rois, poètes, musiciens : il n'est que de nous ouvrir comme le lotus pour découvrir ce qui était en nous. -