Arrivée à cette période de l'année. Vivante.
Une de plus. Encore.
Mais cette année, ne pas recommencer.
Ne pas se laisser envahir par cet air grisonnant. Par ce froid et ce vent dévastateur, ces sinusites et cette envie de tout plaquer.
Se retourner et se cogner à lui, s'immoler l'esprit dans un mur construit d'arrache-pied, qui s'écroulerait en suite accompagné des derniers flocons, comme si je ne pouvais/voulais pas m'en empêcher. Chaque année depuis.
Mais ça, plus tard.
Ne pas regarder mes cours d'un mauvais oeil, ne pas me dire que ça ne m'intéresse pas. Car après tout, cela m'intéresse. En fait, seulement si je fais un tri.
Comme à chaque fois. Des choses qui me dérangent. Des idées. Des valeurs. Cette future formation. Dans tout cela, je joue à cache-cache, parfois.
Ceux-là, qui étudient les sciences humaines et sociales, qui ne savent pas les comprendre sans en devenir ingrats, et rabat-joie, par la suite.
Surtout, rester soi-même. Ou sinon, tourner autour de soi. Ne pas se confondre en ces lutins géants qui déraillent.
Même si ceux-là peuvent donner l'impression d'avoir raté un coche.
Je ne me rate pas.
Je me fabrique, petit à petit.
Les tons peuvent changer, mais le fil restera le même. Et je n'ai pas la force ni la prétention de dire que je change.
Car si je change, c'est à travers certains. Certains Autres. En qui je me reconnais, parfois.
Et que je me sentirai dérailler seulement le jour où je ne percevrai plus ces reflets, en ceux-ci. Même si lorsqu'ils existent, ils ne peuvent être saisis que légèrement par l'esprit,mais assez pour être perçus, ressentis, et donner naissance à un véritable lien.
Puis. J'ai toujours avancé en étant brouillée.
Me sentir sur un chemin convenable mais dont je ne devine pas la fin. Dont je sais que je peux encore bifurquer, encore, et encore, sans imaginer causer des conséquences réprouvables et pire..nuisibles ?
Je ne pense pas vouloir être de ceux qui vous jette de la barque pour éviter que votre poids la fasse trop tanguer, au danger. Plutôt de ceux qui laisse naviguer leurs pairs,à leurs côtés, parfois en prenant un peu de distance, si nécessaire, mais seulement pour le bien commun. Pour pouvoir les épargner. Puis les retrouver.
Et puis parfois, je me noie.
Sinon, si tout est confortable, je n'ai plus qu'à vous rire niaisement au nez et à prendre mon bagage, seule.
Je comprends bien que rien n'arrivera sans une impulsion. Sans la conviction de.
A moins qu'on m'y jette de force et qu'on ne me laisse pas le choix.
Où que j'emprunte un chemin qui me pousse à. Bousculer mes principes. Mes idées.
Me sentir obligée de. Manque ou absence d'humilité qui me ferait penser que vous n'êtes plus hors paires.
Alors, ne pas me dire que je me suis trompée, juste, que je ne suis pas satisfaite.
Comme à chaque fois.
C'est un constat, mais qui n'abat pas. Au contraire. Qui donne juste envie d'en faire plus. Encore. Qui me pousse en avant.
Car voilà que j'en viens à penser aux Lettres. Autour desquelles j'ai tant tourné.
Avoir quelque chose à creuser. Mais ne pas le faire jusqu'au bout.
Jusqu'à ce que.
Je commence à comprendre comment je fonctionne.
Je vais bientôt choisir la marque de mon carburant.
On peut abandonner son intégrité pour presque rien mais c’est tout ce que nous possédons réellement, tout ce qui nous reste à la fin. Et dans ce petit espace, nous sommes libres.*